J'ai testé : l'atelier de furoshiki du musée Guimet à Paris !
Au Japon, il est traditionnel d'offrir les cadeaux enveloppés dans un carré de tissu. Tombé quelque peu en désuétude, le furoshiki est à nouveau très à la mode dans l'archipel nippon sous l'impulsion du ministère de l'Environnement japonais, qui vante ses mérites écologiques. Moins polluant que le papier cadeau, original et esthétique, le furoshiki se diffuse désormais avec succès ailleurs dans le monde. J'ai évoqué sur ce blog les ateliers d'initiation à cet art au sein du musée Guimet à Paris. Ce samedi 10 novembre, il était temps pour moi d'y participer !
L'importance du choix du tissu au Japon :
D'une durée de deux heures, l'atelier est animé par Aurélie Le Marec, diplômée de l'Ecole du Louvre et versée dans les traditions japonaises. Il a débuté par une courte visite dans les collections du musée Guimet, afin de se familiariser avec l'iconographie des différents furoshiki. Acte très ritualisé, avec une signification profonde, offrir un cadeau est un acte fort au Japon. De ce fait, le furoshiki répond à des codes précis quant au choix des tissus utilisés pour emballer les cadeaux. Très symboliques, les motifs et des couleurs se voient dicter par les circonstances et le destinataire du cadeau. Ainsi, le rouge et les couleurs claires en général sont réservés aux événements heureux, tout comme les tissus soyeux ou brillants. A l'inverse, les couleurs foncées sont la marque des événements tristes, seuls le marron et le violet étant utilisables dans les deux cas. Les motifs floraux et d'animaux sont également très prisés des Japonais et décorent un grand nombre de tissus. Enfin, les saisons et les fêtes du calendrier ont également une grande influence, comme le montre les quelques exemples ci-dessous. Bien entendu, le choix du tissu est beaucoup plus libre en France !
Les principes de base du furoshiki :
Après l'introduction historique et artistique, place à la pratique. La quinzaine de participants se retrouve dans la salle des Lotus, autour de tables placées en cercle. Sur celles-ci sont disposés des carrés de tissus de tailles différentes. Traditionnellement le furoshiki se pratique avec du tissu à kimono, mais on peut utiliser à la maison tout tissu de forme carrée ou légèrement rectangulaire, qu'il soit neuf ou de réemploi. Comme pour un paquet cadeau traditionnel, la taille du tissu est fonction des dimensions du cadeau. Ainsi, un furoshiki de 50 x 50 cm de côté est idéal pour des petits cadeaux, comme une boîte à bijoux. Le plus répandu pour emballer des cadeaux est celui qui mesure 70 x 70 cm, tandis que les tissus de dimensions supérieures (90 x 90 cm et 105 x 105 cm) servent plutôt au portage. L'emploi de la soie était prédominant à l'origine pour emballer les cadeaux. Désormais, une multitude de possiblités s'offrent à nous : le voile de coton, le crêpe, le satin ou encore le lin peuvent servir de parure à vos cadeaux.
Si au Japon les conditions de restitution du tissu sont également très ritualisées, il n'y a pas en revanche d'étiquette claire à ce sujet en France. La première option consiste à sacrifier de vieux tissus qui dormaient jusque-là au fond d'une armoire. On peut aussi décider de faire un cadeau 2 en 1 : comme par exemple l'objet emballé pour monsieur et le tissu autour comme foulard pour madame. L'idéal demeure néanmoins de convertir plusieurs proches autour de soi au furoshiki et de faire tourner les pièces de tissus en se les réoffrant réciproquement.
Là où le furoshiki se démarque du paquet cadeau classique, c'est qu'il épouse davantage les formes de l'objet à emballer, ce qui le rend plus facile à manier qu'une feuille de papier, en particulier pour les cadeaux de forme ronde ! De plus, on a davantage le droit à l'erreur avec cette technique, car il suffit juste de dénouer et de recommencer, si on n'est pas satisfait du résultat. Comme il n'y a que deux types de noeuds à connaître (le noeud simple et le noeud plat), les rudiments du furoshiki s'acquièrent facilement. C'est ainsi qu'avec les démonstrations claires et pédagogiques d'Aurélie Le Marec, les réalisations s'enchaînent et on repart en sachant exécuter une dizaine de modèles de sacs et d'emballages. Je retiens particulièrement les techniques de pliage pour emballer deux livres et deux bouteilles ensemble, grâce auxquelles on obtient un résultat particulièrement spectaculaires. Au final, cet atelier furoshiki fut un moment de partage vraiment très agréable !
Photos des tissus reproduites avec l'autorisation de l'atelier du furoshiki.